Chapitre Cat

(because un chat va jouer un rôle primordial dans les pages à venir).

Je me précipite dans le premier troquet venu et commande un Limoncello.


Une brunette qui cultive le cresson noir sous les bras me signifie que la turne n'a pas la licence d'alcool, force m'est de me rabattre sur un cappuccino.

Je n'arrive pas à rassembler mes idées, comme si un petit malin avait joué au mikado avec mes neurones. Le raisin palpite dans mes tempes et mon guignol breloque sous les poils agréablement frisés de mon poitrail.

Des pensées, des impressions, des sensations se bousculent au portillon de mon esprit. Comment Antoine s'est-il retrouvé dans les pattes du Balafré ? A-t-il une chance de s'en sortir ? Et puis surtout… Qu'est-ce que je peux faire, gros con comme devant que je suis ?

Je m'évertue à placer le quarté-quinté-plus de mes idées dans l'ordre. Le premier truc à évacuer, c'est l'espoir d'une intervention des poulardins du cru. Même en passant par le maire de la ville ou le président de la République, immanquablement l'un des matuches vendus serait au parfum et alerterait le Colombien. Je te jure que ce mec liquiderait mon fils en toute priorité. Il a mal digéré de ne pas m'exécuter et il y a gros à parier que, sans sa bergère, je serais déjà quelque part sous un massif de borniolas à feuilles caduques.

Quelle solution me reste-t-il ? Lui faire confiance, rentrer en France et attendre un bon geste de sa part ? Je ne crois pas un instant qu'un leader dealer comme Paco puisse se permettre de libérer Junior. Ça finira forcément par une balle dans la tronche. Moralité ? Je dois agir tout de suite et seul. Oui, mais comment ?

Je glisse machinalement la main dans ma poche et frôle le métal glacé de mon calibre. D'habitude, ce genre de contact me redonne du baume au cœur, mais là je sais que le malheureux est privé de baptême puisque vidé de ses dragées. Dans sa triste nudité, mon Manurhin haute époque vaut à peine plus qu'un coup de poing américain et moins qu'un Opinel 11 .

A ce propos, futé comme je te sais, tu dois te demander comment se fait-ce que j'aie pu apporter mon arme en avion jusqu'à Rome ? Tu te dis que ton San-A est une huile et que tous les passe-droits lui sont ouverts. Erratum, mon pote ! Il existe une nouvelle méthode, mise au point par Mathias, pour faire échapper un flingue à toutes les fouilles douanières. Seulement mon chef suprême 12 , au nom de la sécurité publique, m'a interdit de la dévoiler. Alors tu devras te contenter de ton rasoir pour détourner le prochain zinc.

Quand tu gamberges dans l'urgence, tu émets toutes les hypothèses, à commencer par les plus farfelues. Je me vois pénétrant dans une armurerie et braquant le taulier pour qu'il garnisse mon calibre de valdas. Très vite, je réalise qu'on est dimanche, que tous les magasins sont fermés et qu'à bien y réfléchir, je suis un poulet, pas un truand.

Je carme mon café et m'apprête à sortir du bistrot lorsqu'un type baraqué façon armoire normande dont on aurait scié les pieds s'encadre devant moi. Il appartient notoirement à l'ethnie sud-américaine.

Souriant comme un zigue qui souffre d'hémorroïdes, il me tend un téléphone portable.

— C'est pour vous ! articule-t-il dans la langue de Molière, mâtinée Cervantes.

Hébété et incrédule, je m'empare du bigophone. L'organe grave (dans tous les sens du terme) de Paco s'introduit dans mes portugaises.

— Ce n'est pas raisonnable pour la santé de votre fils, commissaire. Je vous ai demandé de partir, pas d'aller boire un cappuccino en face de chez moi.

— Je voulais juste commander un taxi ! rétorqué-je, plus minable que ta dernière érection.

A l'autre bout de l'absence de fil, le zébré de la joue gauche ricane.

— Pas la peine, Chico va vous accompagner à l'aéroport.

— Chico, c'est le beau bébé qui se trouve en face de moi ?

— Lui-même. C'est un artiste dans son genre. Mais je ne vous conseille pas de lui servir de modèle, Señor Antonio, parce que sa spécialité, c'est la sculpture sur viande.

— C'est bon, je file. Mais je te préviens…

Paco me coupe la parole d'un ton sans réplique.

— Pas de menace ! Si dans deux heures Chico ne m'annonce pas que vous avez décollé pour Paris, j'abats votre fils.


*

*  *


De sa cellule, Antoine observait à travers les barreaux du soupirail le petit garçon qui suçait une glace à la vanille. Le gelato lui dégoulinait le long des doigts. Un petit chat rouquin et famélique suivait le gamin, léchant les gouttelettes tombées à terre.

D'un coup de sifflet léger, Antoine attira l'attention de l'enfant.

— Ola, niño ! Tengo hambre ! (eh, petit, j'ai faim !).

Le premier réflexe du môme fut de protéger sa glace, puis il adressa au prisonnier un sourire complice qui lui réchauffa le cœur.

— Aspetta ! (Attends !) chuchota le gamin qui comprenait l'espagnol mais répondait en italien. Momento ! (Un instant !)

Diego s'éclipsa et revint quelques instants plus tard avec sa maman qui s'agenouilla devant le soupirail.

— Que voulez-vous ? demanda la femme, à voix basse.

— J'ai faim ! répéta Antoine. S'il vous plaît, apportez-moi à manger.

La mère de Diego regarda plusieurs fois autour d'elle avant de se relever en geignant sous l'effet de l'effort accompli.

— Vengo subito (je reviens tout de suite).

Quelques minutes plus tard, la femme réapparut et tendit un sandwich au jambon de Parme si copieux qu'il eut de la peine à passer à travers les barreaux.

— Gracias ! fit Antoine. Comment t'appelles-tu ?

La fille s'assura que personne ne l'observait. Seul Diego était dans les parages, moulinant sur son petit vélo.

— Conchita ! répondit la jeune femme.

Passant deux doigts de l'autre côté de la grille, Antoine effleura sa main.

— J'ai envie de toi, dit-il dans un souffle.

Choquée, mais troublée, l'épouse de Paco se retira aussi vite que le lui permettait son ventre bombé. Parce qu'il était le fils de San-Antonio, Antoine présuma que la jeune femme, la nuit suivante, ferait l'amour en pensant à lui. Et toujours parce qu'il était le fils de San-Antonio, Antoine dévora le pain du sandwich après avoir pris soin de mettre le jambon de côté.


*

*  *


Maître Gervès et maître Branlard, les gaucho-facho-du-barro, malgré tout leur talent ne pourraient pas me sortir de ce guêpier pourri ! Je te résume : je suis assis à l'arrière d'une énorme Mercedes, Chico se tient à mes côtés et Carlos, son clone, conduit le véhicule sur l'autostrada qui mène à Fiumicino, l'aéroport de Rome.

Tu m'aimes assez pour savoir que je suis capable de fausser compagnie à ces deux Andinos ? D'accord ! Mais tu oublies qu'Antoine est dans les griffes de leur boss et que si Paco n'est pas informé sous deux plombes de mon départ, il bute mon lardon.

Dur d'être canari 13 dans ces conditions. Comme un va-tout vaut mieux que deux tu-fous-rien, je dégaine subitement mon flingue et en glisse le museau sous celui de Chico. Je viendrais de lui raconter la dernière blague en vogue, l'Hispano (pas très Suiza) se marrerait moins.

— Remise ton engin, cretino, il est vide ! Par contre, celui-là peut te faire des jolis trous dans la carcasse.

Exactement ce que j'espérais ! Ce branquignole sort un Beretta de sa fouille et me le fait miroiter comme si je voulais l'acheter aux enchères. Tu me croiveras ou ne me croiverasseras pas (conjugaison selon Béru), mais je n'hésite pas l'ombre d'une seconde. Je balance mon coude force douze dans la tronche de Chico. Dans la secousse, ses dents s'éparpillent (chicot-chicot par-ci, chicot-chicot par-là) dans tout l'habitacle.

Sous l'impact, le Colombien lâche une prune qui va se loger directe dans la citrouille de Carlos, le chauffeur. Une grande partie de sa boîte crânienne, deux cents grammes de cervelle et une touffe de cheveux gras vont se coller contre le pare-brise. Inutile de te dire que le mec est instantanément plus mort que Sardanapale deux mille ans après son fameux barbecue.

Conduite par un macchabée, une Mercedes, forcément, ça zigzague. Comme mon pote Chico est K.O., je plonge en avant et attrape le guidon. Première urgence, rétablir la ligne droite. Seulement Carlos, dans sa mort, n'a rien trouvé de mieux que d'écraser la pédale de l'accélérateur. La guinde, bourrée de chevaux, prend de la vitesse. Je peine à louvoyer entre les bagnoles dont les pilotes nous abreuvent d'appels de phares et de coups de klaxon.

Déployant la force et la souplesse qui ont assuré ma gloire, je parviens à virguler le mort à sa place, sur le siège passager et à me glisser aux manettes de la limousine.

A la première occase, je fais demi-tour et reprends l'autoroute pour Roma. Sur une aire de repos plutôt déserte je me débarrasse du cadavre. Chico en profite pour émerger.

— Qué pasa ? grommelle le type en levant un cil.

— Le con dort ! réponds-je-t-il en lui attriquant un bourre-pif format adulte.

Mon idée, tu l'as comprise, c'est de revenir au plus vite devant la cagna de cet enfoiré de Paco, un vrai feu en pogne !


*

*  *


Le temps se couvrait sur la ville de César (pas le sculpteur, le Borgia).

Le petit chat roux passait et repassait devant le soupirail d'Antoine. Il avait beau être sauvage, ce chaton, les miettes de jambon sur le rebord le fascinaient. Comment résister à cette délicieuse senteur ?

N'y tenant plus, l'animal lança la patte pour cueillir un morceau de cette alléchante victuaille. L'aventure ne se déroula pas comme il l'escomptait, puisque une patte bien plus grosse que la sienne vint se refermer sur lui. Il eut beau se débattre, mordre et griffer, rien n'y fit. Il fut obligé de capituler et mit de longues minutes avant de se calmer.

Les deux poignets menottés d'Antoine pissaient le sang mais la douleur était compensée par la satisfaction de la capture du chaton.


*

*  *


Je gare la Mercedes dans une petite rue ombragée et discrète d'où je jouis d'une vulve imprenable sur la propriété du Balafré. A l'aide d'un fil de fer barbelé prélevé sur un chantier désaffecté, j'ai entravé les jambes de Chico et lui ai ligoté les mains dans le dossard, ce qui le rend plus docile qu'un bigorneau cuit sur une tartine beurrée. Les vitres fumées, genre calbute béruréen, de la bagnole, nous assurent une relative intimité.

Chico me couve du regard avec l'aménité d'un serpent minute que tu as étourdiment pris pour un lacet de tes dock-side. Je le fouille et m'empare de son téléphone portable, un Nokia dernier cri, comme quoi la dope ça nourrit son homme. Il me suffit d'appuyer sur la touche « bis » pour faire apparaître le numéro de Paco. Mais avant de lancer l'appel, une petite mise au point avec Chico me paraît indispensable. Je lui montre le flingue que je lui ai secoué et le plante dans ses reins.

— Mettons-nous bien d'accord, hombre ! Si tu ne fais pas exactement ce que je vais te dire, je te lâche une bastos dans la moelle pépinière, comme dit Béru, un mec que tu regretteras toujours de ne pas avoir connu. Ça signifie que tu deviendrais légume au point que même ta mère pourrait te faire cuire en ratatouille.

Chico, c'est peut-être pas un prix Nobel de psychologie, mais il saisit instantanément ma détermination.

— Tu vas appeler ton boss pour lui annoncer que je viens d'embarquer pour Paris. Tu parles en italien ou en espagnol. Un seul mot dans une autre langue et c'est le fauteuil roulant, pigé ?


*

*  *


Comme n'importe quel businessman d'aujourd'hui, Paco tenait sa comptabilité sur ordinateur. Les noms de ses clients, de ses fournisseurs, de ses employés et des denrées de son catalogue étaient codés, mais le travail de gestion était le même que s'il avait dirigé une entreprise de bonneterie en gros. Il s'affairait devant l'écran de son iMac lorsque le téléphone sonna.

— Si. Diga me, Chico. (Le regard du Balafré s'éclaira d'une lueur de satisfaction.) Bueno ! Vous rappliquez tout de suite, j'ai besoin de vous.

Il raccrocha, coupa son computer, ouvrit un tiroir et en sortit un vieux Lüger qu'il coinça dans la ceinture de son pantalon après s'être assuré que le chargeur était garni.

Conchita avait emmené Diego en ville, le moment était donc opportun pour éliminer le fils du flic. Il raconterait à sa femme qu'il avait libéré le jeune homme, elle ferait semblant de le croire et on ne reparlerait jamais plus de cette histoire.

Ce fut sans joie que Paco ouvrit la porte de la cellule. Il n'avait pas une âme de sadique, comme Chico, qui parvenait presque à l'orgasme en tailladant la bidoche de ses contemporains. Lui ne tuait que par nécessité. L'idée de flinguer le fils de l'homme qui avait sauvé le sien lui était pénible. L'espace d'un instant il fut même tenté de surseoir à cette exécution, mais la plus élémentaire des prudences commandait ce geste.

La nuque bien dégagée du prisonnier offrait une occasion inespérée à Paco de l'exécuter sans qu'il s'en rende compte.

Le Balafré glissa la main sur la crosse de son pistolet. Tout se déroula alors à la vitesse de la lumière. Antoine se redressa d'un bond et projeta au visage du Colombien une boule de poils roux qui lui laboura le visage.

Hurlant de douleur, Paco sentit que son œil droit venait d'être crevé. Pour faire bonne mesure, Antoine lui percuta le ventre de ses deux poings assemblés par les menottes.


*

*  *


Assis au volant de la Mercedes, je consulte la montre du tableau de bord.

— Dans un quart d'heure, on sera censés être rentrés de l'aéroport, non ? demandé-je à Chico qui boude sur la banquette arrière.

Comme il tarde à me répondre, je tire sur un bout de ses liens barbelés. Il pousse un couinement de porc devenant cochonnaille.

— Réponds quand je te parle !

— Un dimanche après-midi, Carlos mettait même moins que ça.

— Parfait. On attend encore un peu et tu rappelles ton singe. C'est là qu'il va falloir que tu décides si tu as envie de vivre ou de canner. Tu lui dis que vous arrivez et qu'il peut ouvrir le portail…

Je me tais car le portail dont au sujet duquel je suis précisément en train de causer pivote sur ses gonds. Toi tu le sais, mais pour moi c'est une surprise kolossale que de voir Antoine surgir. Il se met à courir comme un découillé, le long de l'avenue quasi déserte. Manque de bol, il choisit la mauvaise direction et s'éloigne de moi. Je tourne le contact et déboîte en froissant l'aile et même la cuisse de la bagnole de devant.

Qu'à ce moment, Paco sort à son tour. Comprenant qu'il ne le rattrapera pas, il dégaine son flingue et ajuste le fuyard.

Fou d'angoisse, j'appuie sur le klaxon. Surpris, le Balafré détourne la tête, avise sa Mercedes et fait signe au chauffeur (dont il ne peut distinguer les traits derrière les vitres fumées, je te le rappelle) de courser Antoine.

J'écrase le champignon, rameutant les 350 bourrins teutoniques de la tire, et fonce sur Paco. Au début, le Sud-Am. croit que sa Mercedes s'élance à la poursuite de l'évadé, puis il réalise qu'il se trouve sur la trajectoire et que le pilote n'a pas du tout l'intention de l'éviter. Au dernier instant, Paco exécute une cabriole qui l'amène pile sous un tram débouchant à vive allure. Il n'a pas la chance de son petit Diego. Faut dire que je n'ai rien fait pour le sauver. Ce qui reste de lui après le passage de l'engin nécessiterait un peu d'oignon râpé, quelques câpres et un trait de Worcester sauce. Y en a qui ajoutent un jaune d'œuf, mais c'est affaire de goût.


*

*  *


Antoine laisse aller sa nuque sur l'appuie-tête de la Mercedes, savourant ce qu'il croit être un bien précieux : la vie. Il ne sait encore pas que c'est le cadeau le plus empoisonné qu'on puisse faire à un individu. Le jour où les hommes comprendront qu'en donnant la vie on offre aussi la mort, ils hésiteront peut-être à vider leurs burettes.

— On fait quoi, maintenant ? questionne-t-il.

— A ton avis ?

— On va chez les flics !

— Pas moyen de faire autrement. Je connais le commissario Manao, le patron des stups. On a trinqué ensemble la semaine dernière à Bruxelles. Ah ! Détail qui change tout : Paco m'a avoué avoir assassiné Mélanie.

Antoine me jette un œil incrédule.

— C'est vrai ?

— Non. Mais il faut le faire croire.

— Tu penses abuser un vieux renard comme le commissaire Roykeau ?

— Sûrement pas. Mais peut-être que le meurtrier, pensant l'affaire bouclée, va relâcher sa vigilance.

— Pas bête.

— Merci de ton appréciation. Si tu me racontais ton odyssée ?

Antoine fait la moue.

— Tu vas encore m'engueuler.

— Dis toujours, on verra bien. Tu m'as suivi jusqu'à Rome ?

— Je t'ai précédé. J'ai pris le vol juste avant le tien. A Fiumicino j'ai loué une bagnole et je suis allé me mettre en planque devant le Chalet Pantarolli. Je t'ai vu rappliquer hier soir. J'ai aussi assisté à ton rodéo sous le tram. J'ai cru mourir de peur.

— Moi aussi, répliqué-je.

— Lorsque le Balafré est reparti avec son marmot, j'ai décidé de le prendre en chasse. Il a déposé le gamin chez lui et s'est rendu à la cité olympique…

— M'attendre chez sa sœur ?

— Probablement. J'ai patienté et je t'ai vu radiner en scooter avec une fille.

— Et là, tu es sorti de ta voiture ?

— Exact.

— Un conseil, mon garçon. Quand tu planques de nuit dans une voiture, n'oublie pas de dévisser l'ampoule du plafonnier.

Antoine hoche la tête.

— Paco avait dû me repérer et prévenir ses sbires, car ils me sont tombés dessus et ça a été ma fête.

— Non. C'est la fille et moi qui avons été suivis. Et c'est à cause de nous que tu as été repéré.

— Peut-être.

— En tout cas, tu as failli tout foutre en l'air en te ramenant à Rome.

— Je sais. Mais cette affaire, c'est vraiment la mienne et je voulais te prouver… Je suis désolé…

— J'aurais fait pareil, dis-je en lui prenant sa main que je serre. Je suis fier de toi.

Tu vas pas me croire, Grégoire, mais Antoine se met à pleurer. Faut dire qu'il y a longtemps que je ne lui avais pas dit quelque chose de tendre.

C'est peut-être même la première fois.




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